Malgré son prénom bien frenchie, Marcel aime bien traverser la Manche et parfois l’Atlantique pour rapporter dans sa besace des plats de là-bas. Calamari fritti et sa sauce tartare, véritable crab cake bien moelleux et sa mayo généreuse, mais aussi quesadilla au bon goût de truffe ou une énorme assiette de nachos recouverts de cheddar fondu, guacamole, sauce salsa, feta émiettée et piments jalapenos. Marcel il voit grand, l’assiette de nachos peut facilement faire office de plat principal.
Mais hophophop on ne s’arrête pas là ! You can’t stop here ! Ce serait péché de louper le fish and chips, le pulled pork burger archi confit, les BBQ ribs caramélisés à la sauce barbecue et ces grosses salades repas. Pendant que je dégustais mes nachos avec les doigts (Marcel il est cool t’as le droit), mes voisines de tablée dévoraient leur immense saladier débordant d’ingrédients sains et gourmands associés avec audace.
Avant de partir, obligation de tester le cheesecake !
15 rue de Babylone, 7e ou 1 villa Léandre, 18e.
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*** MARLON ***
Figurez-vous que Marcel a un cousin à Paris. Un cousin ricain. Ou comment se sentir projeté direct en terrasse à Venice Beach !
Le cousin ricain se prénomme Marlon, il est très bien situé, près des rues commerçantes Clerc et Saint-Dominique mais surtout Marlon il a tout compris. Il fusionne Marlon, il fait des passerelles entre plusieurs inspirations culinaires, il chante la gourmandise dans chaque assiette et donne le smile à toute la salle.
En entrée, on travaille ici le poulpe ou le bar en carpaccio. C’est relevé, parfumé à la coriandre, associé avec une patate douce confite et des gros grains de maïs croquants. King crab et beef tataki sont aussi de la partie.
Puis on louche sur le burger de la table voisine, alors forcément on craque pour un bun tout chaud caramélisé et pas trop épais, garni de sauce dégoulinante, de cheddar fondu et d’un beau steak dont le jus a imbibé le bun du dessous. POW ! Un des meilleurs de Paris.
Ne surtout pas bouder les « sides » ! (les accompagnements) Oui, un gratin de macaronis au cheddar et à la truffe peut tout à fait accompagner un burger. Et là c’est l’extase. Ce truffled mac and cheese (vraiment dur d’en trouver de réussis à Paris je vous le dis !) est dément : fondant, il flatte le palais. Le cheddar prime puis laisse la place aux doux accents de truffe.
159 rue de Grenelle, 7e. Ouvert tous les jours. 25 € ticket moyen.
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*** LE BISTROT BELHARA ***
Il existe à Paris un bistrot idéal. Et encore idéal le mot est faible. Le lieu est bourré de charme : carrelage au sol, moulures, mobilier en bois qui se pare de nappes au dîner, bons petits crus sagement disposés sur des étagères. On s’y sent comme dans une salle à manger chaleureuse. On est accueillis et servis par deux hommes au caractère bien trempé, David et Frédéric, qui semblent tout droit sortis d’un vaudeville. Maîtrisant les plats de leur chef sur le bout des doigts ainsi que tous les codes de la grande restauration de salle, ils se permettent quelques sympathiques familiarités avec la clientèle qui en redemande. Ils virevoltent entre les tables, adressent un mot à chacun, s’enquièrent que personne ne manque de rien. Dès la première visite on se sent choyés comme des habitués qui auraient leurs ronds de serviette à disposition derrière le bar.
Derrière les fourneaux, Thierry Dufroux, un chef passionné, sincère dont l’humilité m’a énormément touchée. On le sait, c’est la patte des plus grands. Né dans le Maine-et-Loire, il grandit dans le pays basque, région qui façonne sa personnalité. Il lui dédie d’ailleurs le nom de son bistrot parfait (belhara désignant une grosse vague dans la région). Puis il se forme avec les plus grands : Loiseau, Guérard, Ducasse. Voici un homme qui a l’amour des bonnes choses, de la tradition pure, mettant son immense talent au service de ses clients.
23 rue Duvivier, 7e. Fermé dimanche. Formule déjeuner entrée plat ou plat dessert 24€ , le soir à partir de 35 €. Formule pintxos (2 petites assiettes) 15 € au déjeuner !
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*** T’U, RESTAURANT THAÏLANDAIS ***
T’U, restaurant thaï gastronomique réputé, vient de changer de chef mais a gardé sa ligne de conduite : des spécialités thaïlandaises de haute volée et quelques passerelles entre les cuisines thaï et françaises. Le lieu est beau, feutré et cosy. Les boiseries et les orchidées participent à l’élégance de la salle. Certaines personnalités en ont d’ailleurs fait leur QG comme Catherine Deneuve ou Carole Bouquet, sans compter les nombreux politiques, quartier oblige.
Majoritairement thaï, la carte se permet quelques fantaisies et pioche ses influences dans d’autres pays afin de proposer une offre la plus large possible. On retrouvera donc la soupe poulet coco, la soupe de boeuf à la citronnelle, les classiques nems, les brochettes de poulet sauce satay, mais aussi un tartare de bar coco citron vert, des artichauts poivrade émincés ou un carpaccio de saumon bio. La présentation est raffinée, le tartare parfumé et les nems croustillants. Tout est extra frais et plutôt généreux.
49 quai d’Orsay. Fermé dimanche. Formule déjeuner 32 €.
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*** MISS MARPLE ***
So charming ! La moquette panthère, les fauteuils à médaillons, les grandes toiles peintes à même les murs bleu canard donnent à ce salon de thé british un air de repère confidentiel, délicieusement suranné.
Aux commandes de l’endroit au décor hyper travaillé on retrouve un des membres de la famille Cohen, les mêmes qui possèdent Merci, Grazie, Professore etc. Les codes pour un établissement qui marche ils connaissent. Un décor digne d’Agatha Christie, un service au top, élégant, presque flegmatique, du bon produit présenté sans ostentation et une ouverture en continu.
Salades, quiches et jus détox le midi. Puis le restaurant se vide. Les nappes sont changées et l’eau commence à frémir en attendant les premières clientes pour a cup of tea.
16 avenue de la Motte-Piquet. Plat 17 €, goûter de 8 € à 12 €, brunch le dimanche 35 € sur résa.